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Conflits dans le monde

Ce blog propose des analyses sur l'actualité dans le monde, dans ses faits divers: politique, social, culturel, économique, et religieux. L'accent est particulièrement mis sur les conflits si inhérents à la nature humaine, expliquant leurs motivations dans les contextes qui les font naître, sugérant les possibles voies à leur résolution. Damien Delesti Mbaouya

Viols en Centrafrique: Et si le Gouvernement agissait!

Publié le 8 Janvier 2016 par Damien Delesti Mbaouya

Viols en Centrafrique: Et si le Gouvernement agissait!

Les Faits

Les élections présidentielles et législatives en Centrafrique ces derniers jours, ont occupé l'actualité. Les autorités de transition avaient bien à faire que de se prononcer sur d'autres cas de viol des casques bleus en Centrafrique (Minusca). D'après RFI (édition du 07/01/ 2016 à 14h01), des soldats du Maroc, du Gabon et d'Egypte auraient commis d'abus sexuels sur trois mineures. Cette situation désastreuse vient gonfler le nombre à 26 des victimes présumées. Le tout prête à confusion le rôle des casques bleus de la Minusca en Centrafrique. Depuis l'accusation portée contre certains soldats Français de la Sangaris qui avaient cette manoeuvre, et après les résultats des enquêteurs qui prônaient la faillite de la Mission de l'onu, le renvoi du représentant de l'ONU Son Excellence Babacar Ngaye de sa charge, on ne sait plus rien sur la procédure judiciaire contre les accusés.

La Stratégie des pays fournisseurs de soldats à l'ONU

La stratégie adoptée par les pays où les soldats sont mis en cause dans le cadre de la mission de l'ONU, est de commencer par un grand vacarme pour montrer qu'ils allaient réellement acheminer les procédures judiciaires à l'encontre des soldats fautifs, puis dans un deuxième temps, finissent par taire l'affaire. Une diplomatie du chaud au froid. Ce qui sonne dans les oreilles des victimes en fin de compte, est le dernier souvenir des condamnations farfelues via les médias, avec l'usage de beaucoup d'adjectifs à l'accent dur tels: "Nous serons intolérables, intraitables, inpardonnables..." Un pur "blef", et tapage médiatique qui retentissent dans le vent et pactisent au fond, avec le silence où, justement, le temps jouant en leur faveur, "dilue l'affaire". Pendant ce temps, les pauvres victimes continuent de souffrir dans leur peau et dans leur chaire. Certaines pourront attendre jusqu'à leur mort. Et plus rien...

"La Mission de l'ONU en Centrafique, n'est pas une faveur humanitaire concédée au peuple Centrafricain, mais un devoir à remplir correctement, vis à vis d'un pays qui en est le droit en temps de crise comme toute autre nation."

Cette attitude provient souvent du fait que les pays fournisseurs de soldats à l'ONU, pensent que l'aide humanitaire à laquelle ils participent à travers les missions de l'ONU, constituent une faveur à ces pays en guerre où tout est permis. C'est une idée incorrecte du droit humanitaire. La mission de l'ONU en Centrafrique, n'est pas une faveur humanitaire concédée au peuple Centrafricain, mais un devoir à remplir correctement, vis à vis d'un pays qui en est le droit en temps de crise comme toute autre nation.

La communauté internationale doit se responsabiliser devant les crises dans son rôle pris comme un devoir. Et ce qui est devoir pour l'un, devient en revanche un droit pour l'autre. Les pays en crise ont le droit de recevoir une aide humanitaire. Ce n'est pas une faveur que les Nations Unies apportent à la République Centrafricaine. Du coup, en acceptant cette responsabilité vis à vis de ce pays membre de l'ONU, celle-ci se doit de remplir son devoir en bonne et du forme vis à vis des populations qui n'attendent qu'un retour de la situation sécuritaire à la normale, pour rentrer dans chez elles. C'est honteux d'ajouter à leurs misères, d'autres  misères.

Possible première action du Gouvernement

Eu égards à la procédure des Nations Unies, de confier le jugement de ces soldats à leur pays d'origine, et vue que la manie de ces pays fournisseurs de soldats, est de jouer avec les pays des présumées victimes, sans jamais condamner les accusés,

Eu égards à l'indifférence des hautes instances de l'ONU, particulièrement les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité, de décider de la constitution d'un tribunal spécial pour juger ces crimes, comme il a été plusieurs fois suggeré par des enquêteurs de haut niveau,

il est urgent, que le Gouvernement Centrafricain, prenne ses responsabilités de protection des populations et réfugiés internes. Sans faiblesse et sans aucun complexe d'infériorité, ni un certain sentiment de pays assisté par courtoisie, mais avec la haute estime et tête relevée, qu'un devoir qui devrait être fait par un partenaire, n'est pas assez bien fait, le Gouvernement doit prendre des mesures draconiennes en utilisant ses forces de défense et de sécurité actuelles. Concrètement, en ce moment, il y a les FACA, policiers et gendarmes centrafricains qui tant bien que mal se battent pour mettre de l'ordre dans le pays. Il convient de les placer plus proches des populations réfugiées et d'éloigner à 300 mètres par exemple, le positionnement de ces casques bleus et seulement en second rideau sécuritaire.

Comprendre les difficultés des casques bleus, ne rime pas avec l'impunité

Les difficultés de ces casques bleus à se mettre au standard de l'ONU sont purement humaines et il faut le reconnaître. D'une part, quand il s'agit d'étudier la psychologie des soldats étrangers placés près d'une population autochtone, la tâche devient presque impossible car trop subtiles à cause de la complexité de humaine et surtout de nombreuses manoeuvres de la pulsion libidinale souvent incontrôlable de ces hommes pleins d'énergie qui ont passé trop de temps loin de leurs familles. 

D'autre part, ces difficultés sont stimulées par la beauté de la femme Centrafricaine. A nos jours, toutes les filles sont très belles et jeunes. Ce qui prête à confusion sur leur âge réel. Leur beauté provient d'un mélange de parents Centrafricains et étrangers, ou encore simplement naturelle et cause d'énormes dégâts dans la psychose d'étrangers. Mais comprendre les difficultés des casques bleus, ne rime pas avec l'impunité. Il faut les punir suite à leurs dérapages et ce, de manière juste et équitable. D'où la nécessité de les juger. Si cela ne se fait pas à chaque fois que se relève un cas pareil, la responsabilité finira par tomber sur le propre Sécretaire Général des Nations Unies.

Possible deuxième action du Gouvernement

L'autre suggestion de possible réaction du gouvernement face à cette situation, est de coopérer avec les jeunes d'auto-défense du pays et tous ces jeunes scouts qui appuyaient à la sécurité pendant la visite du Pape. Leur travail sera d'espionner, afin de surprendre en flagrant délit, les dénonçant fotos à l'appui, ces brebies galeuses de la Minusca. Brebies galeuses car ce n'est pas tout le monde qui est visé dans la mission de l'ONU. Il s'agit de ceux qui n'apportent pas la paix comme un bien- être moral dans le coeur du peuple. Car, le Gouvernement en tant qu'organe suprême, ne peut rester bras coisés pour attendre les mesures dissuasives mises en place par la Minusca, pour se justifier de son silence. Il doit inventer son propre mécanisme sans pour autant se fier à "ce qu'on lui apporte comme informations". C'est une erreur stratégique car, que sait-il exactement sur ces faits, à part les informations qui lui sont parvenues de la Minusca et qui peut-être ont déjà été truquées?

L'action du gouvernement dans ce sens, permettra de dissuader de ces actes. D'autre part, dans la transformation du conflit centrafricain actuel, travailler avec ces jeunes, permet de ressouder le tissu social entre leurs différentes communautés qui travaillent ensemble dans un réseau de "chasseurs de violeurs de la Minusca" qu'ils doivent dénoncer preuves à l'appui. Alors, ils auront trouvé un "ennemi commun" pour laisser peu à peu loin derrière eux, l'histoire des anti-balaka et ex-séléka. En fait, Les Centrafricains peuvent soutirer de la Minusca, plusieurs manières d'avoir la paix. Celle-ci aussi, en est une.

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